Psychologie cognitive vs. Psychologie clinique: Comprendre les deux domaines

Introduction à la psychologie clinique et cognitive


La psychologie, vaste et diversifiée, abrite une multitude de sous-disciplines. Parmi elles, la psychologie cognitive et la psychologie clinique se distinguent nettement par leurs approches, leurs domaines d’étude et leurs applications.

Alors que la première se focalise sur la compréhension des mécanismes mentaux et des processus de pensée, la seconde s’attache davantage à diagnostiquer et traiter les troubles mentaux.

Pour les étudiants envisageant une carrière en psychologie, les professionnels cherchant à se spécialiser ou même le grand public curieux, discerner ces différences est primordial.

Cet article se propose de vous guider à travers les principales distinctions entre ces deux domaines captivants.

1. Historique et Origines:


La psychologie cognitive, en tant que discipline, a émergé au milieu du 20ème siècle, en réponse à l’insatisfaction vis-à-vis des approches béhavioristes qui dominaient à l’époque. S’appuyant sur des avancées en neurosciences et en informatique, elle cherche à comprendre comment l’information est traitée par le cerveau. Des figures telles que Jean Piaget, avec ses théories sur le développement cognitif, ou encore Donald Broadbent et ses travaux sur l’attention, ont grandement contribué à l’évolution de ce domaine.

D’un autre côté, la psychologie clinique puise ses racines bien plus tôt, avec l’avènement de la psychanalyse au tournant du 20ème siècle. Freud, Jung et Adler, entre autres, ont jeté les bases pour comprendre les troubles mentaux à travers une approche thérapeutique. La psychologie clinique a depuis évolué pour englober une gamme de théories et de techniques de traitement, bien au-delà de la simple psychanalyse.

2. Domaines d’Application de la psychologie cognitive et clinique

La psychologie cognitive s’attache principalement à étudier les processus mentaux qui sous-tendent nos comportements. Elle explore des domaines tels que la perception – comment nous interprétons les stimuli du monde qui nous entoure, la mémoire – comment nous stockons et récupérons les informations, le langage – comment nous traitons et utilisons le langage pour communiquer, ou encore le raisonnement et la prise de décision.

En contraste, la psychologie clinique s’axe autour de la santé mentale. Elle englobe le diagnostic, le traitement et la prévention des troubles mentaux et des comportements dysfonctionnels. Les cliniciens travaillent souvent dans des contextes thérapeutiques, utilisant une variété d’approches pour aider les individus à surmonter leurs difficultés, qu’elles soient émotionnelles, comportementales ou cognitives.

Psychologie clinique
Psychologie clinique

3. Méthodologies de Recherche (cognitive VS clinique)


La psychologie cognitive se caractérise par son recours intensif à des expérimentations en laboratoire. Les chercheurs dans ce domaine conçoivent des études pour comprendre comment les individus pensent, apprennent et se souviennent. Grâce à des avancées technologiques, la neuro-imagerie, telle que l’IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle), a également pris de l’ampleur, permettant aux cognitivistes d’observer directement les zones du cerveau actives lors de tâches spécifiques.

En revanche, en psychologie clinique, la méthodologie de recherche est souvent qualitative, axée sur des études de cas, des entretiens cliniques et des observations longitudinales. Ces méthodes permettent une compréhension profonde et nuancée des expériences individuelles. Toutefois, la recherche quantitative, à travers des enquêtes et des études épidémiologiques, est également utilisée pour comprendre la prévalence, les causes et les traitements des troubles mentaux.

4. Approches Thérapeutiques (clinique VS cognitive)


La connaissance acquise en psychologie cognitive a donné naissance à des interventions basées sur la cognition. Par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une approche qui combine la compréhension des processus de pensée avec des techniques comportementales pour aider les patients à identifier et à remédier aux schémas de pensée négatifs ou erronés. De plus, le neurofeedback, qui utilise des informations en temps réel sur l’activité cérébrale, est une autre méthode émergente influencée par la recherche cognitive.

La psychologie clinique, quant à elle, offre une gamme plus large d’approches thérapeutiques. Outre la TCC, on trouve la psychanalyse, qui se concentre sur les conflits internes et les expériences passées, la thérapie humaniste axée sur la croissance personnelle et le développement du potentiel, ou encore la thérapie systémique qui considère l’individu dans son contexte familial et social. Les cliniciens choisissent et adaptent leur méthode en fonction des besoins spécifiques de chaque patient.

5. Formation et Parcours Professionnel


En France, le parcours pour devenir psychologue, qu’il soit orienté vers la psychologie cognitive ou la psychologie clinique, commence généralement par l’obtention d’une licence en psychologie.

Pour ceux qui s’intéressent à la psychologie cognitive, une poursuite en master spécialisé, tel que « Neurosciences cognitives » ou « Psychologie cognitive expérimentale », peut être envisagée. Ces programmes mettent l’accent sur la recherche, les méthodologies expérimentales et la compréhension des processus mentaux. Suite au master, un doctorat peut être entrepris pour ceux qui souhaitent se lancer dans la recherche académique ou occuper des postes de haut niveau dans des institutions de recherche.

Quant à la psychologie clinique, après la licence, les étudiants doivent intégrer un master « Psychologie clinique et psychopathologie » ou similaire. Ces formations offrent des stages pratiques, permettant aux étudiants de gagner une expérience directe avec les patients sous supervision. Après le master, l’obtention du titre de psychologue en France nécessite également un stage professionnel validé. Pour ceux qui souhaitent se spécialiser davantage, des formations complémentaires ou des doctorats spécialisés peuvent être envisagés.

Il est important de noter que le titre de « psychologue » est protégé en France. Après la formation, il est nécessaire de s’inscrire au répertoire ADELI pour exercer légalement.

6. Les intersections entre la psychologie cognitive et clinique:


Bien que distinctes, la psychologie cognitive et la psychologie clinique ne sont pas mutuellement exclusives. La recherche cognitive informe de plus en plus les traitements cliniques. Par exemple, la compréhension des mécanismes de la mémoire a aidé les cliniciens à traiter les troubles de la mémoire, et les découvertes sur la perception ont été utilisées pour élaborer des thérapies pour les troubles perceptifs.

Inversement, les observations cliniques peuvent aussi poser des questions qui inspirent la recherche cognitive. Des phénomènes tels que l’amnésie ou les hallucinations peuvent conduire à des études sur le fonctionnement normal du cerveau.

Cette symbiose entre les deux domaines souligne leur importance conjointe dans l’avancement de la compréhension du fonctionnement mental humain et le bien-être des patients.

Par ailleurs, si vous souhaitez viser la mention à votre de licence de psychologie, n’hésitez pas à consulter mes fiches :

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